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Le Faucon pèlerin

Le Faucon pèlerin, Falco peregrinus, Ordre des Falconiformes

 

Le Faucon pèlerin est réputé pour être l'oiseau le plus rapide du monde. En piqué, il peut dépasser 300 km/heure.

Pour réaliser cette prouesse de haute voltige, le Faucon pèlerin est plus charpenté que les autres faucons de nos régions. Sa poitrine est large, ses ailes pointues. Le mâle et la femelle présentent une nette différence de taille. La femelle, plus grande, a une envergure de 104 à 113 centimètres, tandis que celle du mâle est de 89 à 100 centimètres.

Les adultes ont la tête presque entièrement noire avec de larges moustaches bien visibles. Le dos est gris-ardoise tandis que le ventre clair est finement barré de noir. Chez les juvéniles, plus bruns, le ventre est taché verticalement. En France, l’espèce montre une certaine variété morphologique avec des individus méridionaux globalement plus petits et plus colorés que les oiseaux nordiques.

© O. Laporte

Faucon pèlerin en vol (individu méridional)
Photo © O. Laporte / Corif

Le Faucon pèlerin est une espèce cosmopolite, présente sur tous les continents, sur tous les archipels océaniques, à l’exception de l’Antarctique, de l’Islande, de la Nouvelle-Zélande et de quelques îles de l’océan Pacifique.

Spécialiste de la chasse en plein vol, il est presque totalement ornithophage. Ses proies sont de la taille de la mésange à celle de la corneille. En Europe, plus de 200 espèces d’oiseaux font parties de son tableau de chasse. La taille beaucoup plus importante de la femelle lui permet de se spécialiser dans la chasse de proies plus grosses, tandis que le mâle chasse des proies plus petites. Cette alimentation, différente entre les deux sexes, facilite l’installation d’un couple sur un territoire. Cela diminue la compétition intra-spécifique.

© J. Coatmeur

Faucon pèlerin en vol
Photo © J. Coatmeur / Corif

Le Faucon pèlerin vit dans des habitats variés : campagne, ville, montagne ou falaise. Mais c’est, avant tout, une espèce rupestre, qui affectionne particulièrement les escarpements. La plus forte densité est observée dans les régions à falaises calcaires, situées entre 200 et 800 mètres d’altitude, et généralement localisées dans un environnement diversifié, peu cultivé. Depuis une trentaine d’année, le milieu urbain, avec ces « falaises » (ces édifices de grandes tailles), est progressivement colonisé par l’espèce. En 2014, quatre poussins sont nés à Ivry-Sur-Seine (Faune Île-de-France).

© J. Henon

Faucon pèlerin sur un bâtiment
Photo © J. Hénon / Corif

En ville, le Faucon pèlerin bénéficie de l’abondance de certaines espèces « proies », comme le Pigeon biset, de la faible densité des prédateurs aviaires (compétiteurs du Faucon pèlerin) et de la faible densité de ces propres prédateurs (Grand-Duc d’Europe, Autour des palombes, Martre, Chat sauvage…). Malgré ces avantages, la ville n’est pas un nouvel Eldorado pour les Faucons pèlerins. Les nidifications se concluent souvent par des échecs dus :
- à des sites de reproduction finalement inadéquats,
- au dérangement provoqué par l’Homme,
- ou à la prédation des œufs et des jeunes par les corneilles, et probablement, par les rats et les chats domestiques.

Les Faucons pèlerins, et notamment les jeunes, sont souvent victimes de collisions avec les baies vitrées, les véhicules ou les fils électriques. La pollution, plus présente en ville, a également un impact.

Pour nicher, le couple occupe généralement le tiers supérieur des falaises, des escarpements ou des bâtiments de haute taille. Quelques couples s’installent dans des arbres. L’aire de nidification est souvent en position dominante, avec une bonne vue sur le territoire alentour. Une fois fixé, le couple reste très fidèle à son territoire de reproduction. Les adultes sont reproducteurs à 2 ans et peuvent vivre jusqu’à 19 ans. Les couples sont en général monogames, accompagnés parfois d’une femelle surnuméraire qui participe à l’élevage. La femelle assure la majeure partie de la couvaison et du nourrissage. Si les conditions sont mauvaises (météo, chasse du mâle, couvée nombreuse…), la femelle chasse aussi, ce qui entraîne une baisse drastique de la survie des jeunes. La femelle pond entre 2 et 6 œufs. L’incubation dure de 29 à 32 jours. Les jeunes s’envolent entre le 35ème et le 42ème jour. L’apprentissage du vol dure encore 1 à 2 mois, avant la dispersion de la famille.

Entre 1950 et 1970, les populations de Faucon pèlerin des pays industrialisés ont subi un déclin massif, en grande partie, lié à l’utilisation massive des pesticides organochlorés (DDT, DDE). L’effet nocif du DDT sur les oiseaux a été évoqué, dès 1962, dans le Printemps silencieux de Carson. En France, il a été interdit en 1971. La population de Faucon pèlerin s’est alors stabilisée sur le territoire national et a commencé à se reconstituer. La progression des effectifs s’est accélérée dans les années 80. Aujourd’hui, les effectifs français comptent environ 1100 à 1700 couples, c’est-à-dire un effectif équivalent à celui estimé avant 1945.

Bibliographie

CARSON, 1962.- Silent Spring.- Houghton Mifflin.- 378 p.

GEROUDET, 2006.- Les Rapaces d’Europe, diurnes et nocturnes.- Delachaux et Niestlé.

LE BEGUEC, DAVID, MONNERET, ORABI, 2004.- Faucon pèlerin, cahier technique, aménagements pour la nidification.- LPO.- 25 p.

MONNERET, 2006.- Le Faucon pèlerin.- Delachaux et Niestlé.- 224 p. (Les sentiers du naturaliste).

MONNERET.- Le Faucon pèlerin en ville.- http://rjmonneret.free.fr

THIOLLAY, BRETAGNOLLE, 2004.- Rapaces nicheurs de France, distribution, effectifs et conservation.- Delachaux et Niestlé (La Bibliothèque du naturaliste).

[s.n.], 2013.- Le Faucon pèlerin.- http://rapaces.lpo.fr/faucon-pelerin/

Faune Île-de-France