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La Mésange bleue

La Mésange bleue, Parus caeruleus. Famille des paridae.

Envoûtante mésange

Pourquoi cet oiseau si abondant, fréquentant quasiment chaque bois et chaque jardin, charme tout observateur qui le croise ? Est-ce sa petite taille et ses couleurs vives ? L'air de fausse canaille que lui donnent ses fines bandes oculaires noirâtres ? La réponse vient certainement du contraste entre la douceur de son plumage et son comportement belliqueux.

Les deux sexes sont identiques, si ce n'est la présence d’un bleu plus brillant sur la calotte et les ailes du mâle. Cette brillance reflète les qualités immunitaires de l’oiseau : plus son plumage est brillant, meilleure est sa santé. Ce critère, parmi d'autres, peut permettre aux femelles d'exercer leur choix lors de la saison de reproduction.

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Photo © Creative Commons

Distribution et abondance

L'air de répartition de la Mésange bleue recouvre l'Europe, Turquie comprise, jusqu'à la mer Caspienne, ainsi que le Nord de l'Afrique. Elle est cependant absente d'Islande et du Nord de la Scandinavie.

À l'instar de sa proche parente la Mésange charbonnière, du Coucou gris ou de la Fauvette à tête noire, la Mésange bleue peut être observée sur l'ensemble du territoire métropolitain, ainsi qu'en Corse. De plus, sa densité de population relativement élevée la fait figurer parmi les dix espèces les plus abondantes du Pays. Le programme STOC-EPS du Muséum indique d'ailleurs l'espèce en légère augmentation depuis 1989.

En Île-de-France, la Mésange bleue niche sur l'ensemble de la région, où elle n'hésite pas à pénétrer les villes les plus denses. À Paris, malgré une densité légèrement inférieure à la Mésange charbonnière, la Mésange bleue compte 400 à 600 couples. Ceux-ci se rencontrent au sein des parcs boisés et des rues présentant des alignements d'arbres suffisamment anciens.

Malgré son omniprésence, la Mésange bleue possède tout de même certaines exigences ou préférences écologiques. Son habitat de prédilection est la vieille chênaie de plaine ensoleillée, à sous-bois dense, et riche en cavités naturelles. Toute autre essence d'arbre peut lui convenir, à l'exception de la hêtraie pure, trop froide et trop sombre. Elle est également beaucoup plus rare au sein des forêts de conifères où l'on peut rencontrer d'autres mésanges comme les Mésanges noire et huppée.

L'âge des arbres a également une influence sur les densités de Mésanges bleues. Sans surprise, plus les vieux arbres sont fréquents, plus les Mésanges bleues sont abondantes. Cette corrélation est également retrouvée chez de nombreuses espèces d'oiseaux forestiers tel que les Pics, Grimpereaux, Sittelles, Gobemouches, ou Gros-becs, d'où l'importance de conserver les sujets dépérissant, et d'effectuer de longues rotations parcellaires lors de la gestion forestière.

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Photo © Creative Commons

Et dans les Jardins

En dehors des bois et forêts de feuillus, la Mésange bleue apprécie également les vieux vergers, les parcs et les jardins. Son abondance et son intrépidité à se rapprocher des habitations humaines en font un visiteur fréquent des mangeoires et nichoirs.

Comme la Mésange charbonnière, la Mésange bleue est principalement insectivore (puceron, chenilles…), elle capture cependant des proies généralement plus petites que sa cousine. Ces deux espèces représentent, à cet égard, d'excellentes alliées pour les jardiniers et maraîchers développant une culture biologique. L'installation de nichoirs appropriés sur un arbre fruitier ou près d'un potager pourrait entraîner une diminution du nombre d'insectes défavorables aux cultures.

Néanmoins, il est inutile d'installer une densité de nichoirs trop élevée. En effet, les Mésanges étant des oiseaux relativement territoriaux et belliqueux, une trop grande proximité peut devenir néfaste pour les nichées. C'est pourquoi un éloignement de 60 mètres est généralement conseillé entre deux nichoirs d'une même espèce. Cependant, un couple de Mésange bleue et de Mésange charbonnière peuvent cohabiter à plus faible distance, si un trou d'envol spécifique à chaque espèce est soigneusement choisi. Pour les Mésanges bleues, un trou d'envol de 28 mm est à privilégier. Celui-ci, trop petit pour la Mésange charbonnière, l'empêchera de s'installer. Elle lui préférera un trou d'envol de 32 mm. Ainsi, chaque jardin et balcon peut espérer voir s'installer un couple de mésanges. À Paris, des nichoirs ont déjà été utilisés au 8e et 9e étage d'un immeuble.

En hiver, lorsque pucerons et chenilles se font plus rare, la Mésange bleue consomme d'avantage de graines (Bouleau, Frêne, Aulne…). Elle apprécie également les graines de tournesol et de chènevis, le beurre non salé et la margarine mis à sa disposition sur une mangeoire.

Volage volatile

Au sein de votre nichoir un couple, formé d'individus d'au moins un an, dispose brindille après brindille. Nous sommes en février ou mars. Ces allers retours incessants, presque monotones, pourraient indiquer une entente parfaite au sein du couple. Et pourtant la vie conjugale chez la Mésange bleue n'est pas toujours aussi paisible qu'il n'y paraît. Il a été montré que jusqu'à 20 % des mâles et 35 % des femelles s'engageaient dans des relations de polygamie. Les mâles de bonne « qualité » cherche à augmenter l'étendu de leur paternité, et les femelles en couple avec des mâles supposés de mauvaise « qualité » essaient de diversifier l'origine de leur progéniture. Nos codes moraux ainsi bafoués, les regarderez-vous toujours du même œil ?…

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Jeune Mésange bleue à la sortie d'un nichoir
Photo © Creative Commons