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Le Phasme

Les insectes aussi ont leur fantôme

Le mot phasme vient du grec Phasma signifiant "apparition" ou "fantôme". Les phasmes sont aussi appelés bacilles ou insectes bâtons, du fait de leur forme allongée qui les fait ressembler à une brindille. Ils se dissimulent ainsi très facilement dans leur milieu naturel. On dit qu’ils sont homomorphique.

© JF. Magne / Corif

Photo © JF. Magne / Corif

Les phasmes sont des insectes

Les phasmes appartiennent à la classe des insectes et à l'ordre des Phasmatodea (anciennement appelés Phasmatoptera ou Cheleutoptera).

Voisins, par leur morphologie, des criquets, des sauterelles et des mantes, les phasmes présentent la structure typique des insectes. Ils sont constitués de trois grandes parties : la tête, le thorax et l'abdomen.

Un phasme se caractérise par un corps allongé, avec un premier segment thoracique (prothorax ou corselet) très court et deux segments (mésothorax et métathorax) très long.

© JF. Magne / Corif

Photo © JF. Magne / Corif

La tête est petite et porte des antennes, qui après section, peuvent régénérer en patte thoracique !

Les trois segments du thorax portent chacun une paire de longues pattes (6 pattes au total). Elles sont munies à leur extrémité d’une griffe double et une pelote adhésive qui leur permet de s'accrocher à n'importe quel support.

L'abdomen est divisé en dix segments. Les 3 derniers segments portent les organes de la reproduction. A l'extrémité de l'abdomen, le dixième segment est prolongé par deux filaments appelés les cerques.

Chaque segment de l’abdomen comporte une plaque rigide dorsale (tergite ou notum) et d'une plaque rigide ventrale (sternite ou sternum).

Sur la face ventrale de l’abdomen, les organes génitaux sont protégés par une plaque sous-génitale.

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Photo © JF. Magne / Corif

Trois espèces en France

Il existe plus de 2500 espèces de phasmes à travers le monde. La plupart se rencontrent dans les régions tropicales.

En France, on trouve 2 sous-ordres et 3 espèces :

  • sous-ordre des Areolatae avec Clonopsis gallica (Phasme gaulois) et Bacillus rossius (Bacille de Rossi) ;
  • sous-ordre des Anareolatae avec Leptynia hispanica (Phasme espagnol).

Frileuses, les 3 espèces se rencontrent dans le Midi de la France, mais Clonopsis gallica (Phasme gaulois) remontent dans l’Ouest et son aire de répartition atteint l’extrême Sud et l’Ouest de la région Île-de-France (Sud Seine-et-Marne, Sud Essonne et Ouest des Yvelines).

Les phasmes se nourrissent des végétaux sur lesquels ils vivent. Il n’existe pas de phasme carnivore. Bacillus rossius et Clonopsis gallica se nourrissent de ronce, alors que Leptynia hispanica ne se nourrit que de Dorycnium pentaphyllum (plante courante des garrigues calcaires du pourtour Méditerranéen).

Les jeunes et les adultes ont le même comportement. Ils restent parfaitement immobiles le jour et se déplacent la nuit pour se nourrir. Ce sont des insectes nocturnes. Le jour, ils sont cachés au sein du massif de leur plante hôte et demeurent introuvables, mais dès que la nuit tombe, ils montent à la surface de leur massif pour manger.

Clonopsis gallica (Phasme gaulois)

Clonopsis gallica (Phasme gaulois) est vert ou brun. Dans la nature, les femelles mesurent de 60 à 70 mm.

© JF. Magne / Corif

Photo © JF. Magne / Corif

On le différenciera sans ambiguïté de Bacillus rossiuse (Bacille de Rossi) en observant avec attention les antennes (de 10 à 13 articles pour 20 à 25 chez B. rossius). Celles-ci sont plus courtes que la tête et le corselet réunis.

On le trouvera à la nuit tombée dans les ronciers ou les broussailles épaisses de prunelliers.

Les œufs de C. gallica sont pondus à l’automne, mais en France, les petits naissent seulement un an et demi après, en avril, après une diapause (arrêt du développement) des œufs de deux hivers consécutifs. La diapause permet d’éviter les éclosions par temps trop froid, mais probablement aussi de protéger l'espèce contre une disparition brutale des jeunes lors d'une gelée tardive. Ainsi, les œufs en attentes peuvent éclore normalement l'année suivante. Ce phénomène de diapause des œufs n’existe pas en Espagne et au Portugal.

Les adultes sont peu mobiles. L'amplitude de leurs déplacements ne dépassera pas un rayon de 7 à 8 mètres ! Les jeunes - désireux de voir du pays - sont plus mobiles et s’éloigneront que de quelques dizaines de mètres du massif où ils sont nés. Leurs déplacements sont liés à la conquête de nouveaux territoires.

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Photo © JF. Magne / Corif

Etrange ? Vous avez dit… étrange ?

Ces insectes aux caractéristiques étranges, le sont encore plus par la perte des ailes chez les espèces françaises.

Ils sont verts ou bruns pour être en accord avec la couleur prédominante du milieu dans lequel ils évoluent. Ces changements de couleurs dépendent de mécanismes hormonaux.

Le mode de reproduction se fait uniquement par le développement et la ponte d’œufs fertiles sans fécondation et chez les phasmes français, il n'existe pas de mâle dans la nature ! Ce mode de reproduction asexuée s'appelle la parthénogenèse thélytoque, c'est à dire qu'une femelle seule ne donne naissance qu'à des femelles. Toutefois, en élevage, des expériences ont démontrées que suivant la température pendant le développement embryonnaire de Clonopsis gallica (Phasme gaulois), on pouvait obtenir à volonté des femelles ayant la morphologie de mâles. Mais ces individus ne sont pas fonctionnels et finiront par pondre des œufs.

Il n’existe pas de stade larvaire à proprement parlé chez les phasmes. Les petits phasmes dès la naissance sont semblables aux adultes. On parle d'insectes à métamorphose incomplète.

Bibliographie

WOLFGANG DIERL & WERNER RING (1992) Guide des insectes Delachaux et niestlé, 237 p. (Les guides du naturaliste).

Site internet

Phasmes en France : http://pagesperso-orange.fr/philippe.lelong/france.html

Pour en savoir plus :

Office Pour les Insectes et leur Environnement (OIPE)
BP 30
78041 Guyancourt cedex
Tél : 01.30.44.13.43
www.insectes.org