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Quel est ce gros oiseau bossu avec des pattes d’alien ? Tout noir, un front blanc… plouf !

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L'Étourneau sansonnet

Sturnus vulgaris

 

 

  © étourneau sansonnet

© J. Coatmeur

 

Ordre : Passeriforme
Famille : Sturnidé
Genre : Sturnus
Espèce : Sturnus vulgaris

L’Étourneau sansonnet, une multitude de couleurs.

Nous avons tous vu ce petit oiseau commun sans forcément y prêter un grand intérêt. Terne à première vue, il parait semblable au Merle noir. Mais en s'approchant, on lui attribue bien plus de couleurs. Une queue courte, un plumage noir, moucheté de blanc en hiver. A l’approche de la période de reproduction, ses taches s'estompent progressivement pour laisser place à un plumage nuptial noir, brillant aux reflets métalliques verts et violets.

Le mâle reproducteur a un bec jaune, bleuté à sa base et des pattes d'un rose vif. La femelle est plus terne, son plumage présente davantage de taches et la base de son bec est rosâtre. Son iris est plus pâle que celui du mâle. Le juvénile, quant à lui, est si différent que l’on croirait voir une autre espèce. Son plumage est entièrement brun-gris, assez clair avec des franges crème sur les ailes. Son bec est noir avec une commissure jaune. Ses pattes sont rougeâtres.

Notre petit oiseau mesure 22 centimètres pour un poids variant de 60 à 95 grammes. Son envergure est de 37 centimètres.

Sa durée de vie est de 15 ans à l'état sauvage.

Une espèce généraliste

Cet oiseau omnivore (confirmé sur le site des refuges LPO) fait preuve d'une forte capacité d'adaptation. Vis à vis de son alimentation qu'il trouve principalement au sol ou, en bon opportuniste, il va s'intéresser à tout ce qui lui tombe sous la patte. Fruits, baies, céréales mais aussi insectes, araignées, vers, chenilles...Des ressources qui diffèrent selon les saisons et ses milieux de vie.

On le retrouve d'ailleurs partout, excepté néanmoins en haute attitude. Il s'accommode de tous les milieux comportant des cavités naturelles ou artificielles ainsi que des zones herbeuses pour se nourrir. Prairies, jardins, vergers, parcs, villes, campagnes, l'étourneau a l'embarras du choix.

Reproduction

Cette espèce niche souvent en colonie. Les couples d'étourneaux font leurs nids dans des cavités d'arbres, des vieux murs, ou sous les toitures de tout type de bâtiments. Ils garnissent ces derniers d'herbes sèches, de feuilles et le tapissent de plumes. La femelle pond entre mars et juillet, 1 ou 2 couvées par an de 5 à 6 œufs bleu clair légèrement tachetés que le couple couve durant 14 jours.

Les deux parents nourrissent les oisillons durant une vingtaine de jours et encore une semaine après leur envol. Une situation très physique pour le couple qui, avec acharnement, peut distribuer jusqu'à 300 bectées par jour.

Les jeunes deviendront indépendants 4 à 12 jours après avoir quitté le nid.

© Etourneau sansonnet

Étourneau sansonnet juvénile © A. Peresse / LPO-IDF

De sacrés danseurs pour un ballet aérien

A la manière d'un banc de poissons, ils forment des nuées appelées 'murmurations'. On peut les observer en Europe entre les mois de novembre et février.

Ils volent de façon coordonnée comme s’ils ne formaient qu'un seul être, réagissant tous ensemble d'une manière quasi-instantanée. Un magnifique spectacle visuel et sonore pour l'Homme et une bonne façon pour eux de se protéger des prédateurs et de trouver de meilleurs sites d'alimentation et des dortoirs.

Ce nuage d'oiseaux qui ondule et danse dans le ciel d'une manière extrêmement synchronisée peut contenir des millions d'individus !

© Etourneau sansonnet

Nuée d'Étourneaux sansonnets © F. Gonod / LPO-IDF

Un imitateur hors pair

Rares sont les oiseaux qui chantent aussi bien en hiver qu'en été. Pourtant, l'Étourneau sansonnet chante toute l'année. Le mâle et la femelle peuvent chanter. Cependant, la femelle ne chante qu'en dehors de la période de reproduction et a un chant plus stéréotypé que le mâle. Ils peuvent apprendre de nouvelles vocalisations tout au long de leur vie.

Ce petit bavard est un sacré imitateur. Un moyen de communiquer ou de se moquer de nous ? Reconnu pour ses grandes capacités de flexibilité et d'imitation vocale, tout y passe. Sonneries de portable, klaxons de voiture mais aussi chants et cris d'autres espèces d'oiseaux. Loriot, foulque, rapaces, … De quoi irriter un bon nombre d'ornithologues novices !

© Etourneau sansonnet

Étourneau sansonnet © F. Gonod / LPO-IDF

Migration

L’Étourneau sansonnet est un migrateur partiel. Les populations du nord et de l’est de l’Europe sont migratrices alors que celles du sud et de l’ouest sont résidentes. Les populations des zones urbaines tendent à être plus sédentaires que celles des zones rurales.

Effectifs et tendances dans le monde, en France et en Île-de-France
Monde

Originaire d’Europe, l’espèce a été introduite en Amérique du Nord, en Australie et en Afrique du sud. Son aire de répartition est vaste. La population mondiale est estimée à 150 000 000 d’individus matures (UICN, 2018). En Europe, la population d’Étourneau sansonnet a diminué de 70% entre 1980 et 2016 et de 3% entre 2007 à 2016 (European Bird Council). Ce déclin à l’échelle européenne est attribué à l’intensification de l’agriculture et à la spécialisation des terres qui ont modifié l’habitat rural de l’espèce. On observe notamment une disparition des jachères et pelouses où l’Étourneau se nourrit au profit d’une augmentation des terres arables ensemencées à l’automne. Malgré ce déclin, la population étant importante et l’aire de répartition vaste, l’Étourneau sansonnet garde son statut de « préoccupation mineure » sur la liste rouge de l’IUCN.

France

L’Étourneau sansonnet niche au printemps dans tout le pays, excepté en Corse où il est remplacé par l’Étourneau unicolore (Sturnus unicolor) et dans les hauts massifs montagneux. La population nicheuse est estimée entre 2 000 000 et 3 500 000 couples entre 2009 et 2012 (Issa et al, 2015). En hiver, notre population Française globalement sédentaire est rejointe par des populations en provenance de Russie, d’Europe de l’Est et du Nord. On observe alors de grands rassemblements en dortoirs, souvent en ville, pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers d’individus.

La population française est en diminution de 18% depuis 1989 (programme STOC-EPS).

L’espèce est classée en préoccupation mineure sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine de 2016. C’est aussi une espèce chassable au niveau national.

Ile-de-France

L’Étourneau sansonnet se reproduit au printemps sur tout le territoire régional y compris dans Paris intra-muros et la première couronne. La population régionale est jugée en diminution entre 2011 et 2018 (Agence Régionale pour la Biodiversité, 2018). En cause de ce déclin, on évoque notamment, l’uniformisation des milieux agricoles et la politique d’isolation thermique des bâtiments qui peuvent faire disparaitre des sites de nidification et des insectes, source de nourriture essentielle à l’espèce. Les effectifs régionaux sont encore importants avec 100 000 couples sur la période 2009-2014 (Malher et al, 2017). A l’instar de la situation européenne et française, l’Étourneau sansonnet est classé en préoccupation mineure sur la liste rouge des oiseaux nicheurs d’Île-de-France.

La région accueille à partir de septembre, en plus de la population nicheuse, des individus migrateurs et hivernants, venus de pays du nord et de l’est de l’Europe comme les Pays-Bas, la Pologne, la Suède mais aussi de pays voisins comme la Belgique et l’Allemagne. Dans les années 1980 en Île-de-France, certains dortoirs hivernaux pouvaient atteindre 1 millions d’individus. Aujourd’hui, ils ne dépassent plus les 100 000.

© répartition

Carte de nidification de l’Étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) en île-de-France (issue de l’Atlas des oiseaux nicheurs d’Ile-de-France, 2009-2014).
En rouge les nicheurs certains, en orange les nicheurs probable. Les cercles concentriques donnent une idée des effectifs nicheurs par maille du quadrillage : de 1 à 10 couples pour les petits cercles, de 11 à 100 pour les cercles moyens, de 101 à 1000 pour les plus grands cercles, des losanges lorsqu’il n’y a pas eu de dénombrement.

Un oiseau mal aimé, et pourtant... !

Souvent, on considère l'étourneau comme étant agressif et très opportuniste, pouvant causer de nombreux dégâts. Très commun, il finit souvent chassé.

Pourtant il mérite que nous nous intéressions un peu plus à lui. Ce bel oiseau fait preuve d'une grande intelligence. Actif et très social, il a un lien étroit avec les Hommes. S'il a su survivre et se développer autant, c'est grâce à sa puissante adaptation. Vivre en groupe est sa force. Un oiseau artiste de par ses imitations brillantes et ses magnifiques danses.

De plus, il contribue à débarrasser jardins et cultures des populations d'insectes nuisibles et autres ravageurs et déparasite le bétail.

Le saviez-vous ?

L'Étourneau sansonnet a eu son instant de gloire chez les musiciens. Il a été le compagnon de Wolfgang Amadeus Mozart pendant trois ans. Le musicien se serait inspiré de son chant pour certaines de ses compositions et à sa mort, il lui aurait écrit un poème et un requiem.

© Etourneau sansonnet

Étourneau sansonnet © F. Gonod / LPO-IDF

Bibliographie

Ouvrages

  • Géroudet P. (1980) - Les passereaux, I : du coucou aux corvidés.- Delachaux & Niestlé. 235 p.
  • L. Svensson, K. Mullarney et D. Zetterstrom. Le guide Ornitho. Delachaux et Niestlé
  • Atlas des oiseaux d’Ile-de-France, 2009-2014, CORIF.
  • Le Maréchal P., Laloi D. et Lesaffre G. (2013). Les oiseaux d’Île-de-France. Nidification, migration, hivernage. CORIF-Delachaux et Niestlé, Paris. 512 p.
  • Issa N. & Muller Y. (2015). Atlas des oiseaux en France Métropolitaine. Nidification et présence hivernale. LPO / SEOF / MNHN. Delachaux et Niestlé, Paris, 1408 p.
  • Gaget Vincent (2014). Petites anecdotes sur les oiseaux de nos jardins. Edition La vallée heureuse.

Sites internet

Article d'Alice Hamayon